Restauration
Nationaal erfgoed
Restaurer un patrimoine national et en faire un lieu d’accueil pour des mariages, des fêtes, des réceptions, des nuitées, etc., suppose de se conformer à des règles strictes et des démarches et formalités complexes. Heureusement, cette perspective n’a pas effrayé la famille de Bever. Au contraire, coopérer avec des historiens et des archéologues (e.a. Monsieur Jean-Louis Javaux et Monsieur Christian Frebutte) était important pour conserver l’authenticité du domaine. Et c’est justement l’authenticité de cette tour médiévale fortifiée la plus exceptionnelle et la mieux conservée de Belgique, que la famille veut préserver. Pour cette raison, le respect des créations de nos lointains ancêtres a été le maître mot lors de l’exécution des travaux. Ainsi, notre patrimoine, et en l’occurrence le patrimoine figurant sur la liste du « patrimoine exceptionnel de Wallonie », peut être préservé et survivre.
Bois ancien
Comment restaurer une structure centenaire quand on ne connaît pas son âge ? Pendant des années, des doutes ont plané sur le siècle au cours duquel le donjon du Crupet a été construit. Ce n’est qu’après une analyse dendrochronologique approfondie des structures en bois (planchers, fermes et constructions) que l’âge des arbres utilisés pour la structure du donjon a pu être déterminé. La période de la construction d’origine a pu être déduite des cercles du bois utilisé, soit entre 1286 et 1299. Une date comprise entre 1278 et 1304 a été retenue, en tenant compte des sources historiques existantes.
Fenêtres
Au cours de l’histoire, les différents propriétaires du donjon ont procédé à diverses modifications. Les goûts diffèrent et chaque propriétaire a laissé une empreinte en fonction de son style de vie, de la composition de sa famille, de ses préférences ou de l’esprit du temps. Par exemple, des fenêtres ont été comblées, déplacées et ajoutées. Au début, elles étaient petites (pour des raisons de sécurité). Parfois, elles avaient des croisillons, puis elles devenaient ouvrantes. Plus tard, les fenêtres avaient des voûtes en forme de demi-lune et au rez-de-chaussée, elles comportaient des barreaux. Au début de la rénovation, il restait une quinzaine de fenêtres, dont certaines étaient comblées. Heureusement, les fenêtres ont été récupérées et sont maintenant, entièrement restaurées, à leur place d’origine.
Tour d’escalier et ferme
En 1540, le couple Guillaume de Carondelet et Jeanne de Brandebourg se voit offrir le domaine en guise de cadeau de mariage, et en 1568, ils s’installent au donjon.
À leur initiative, des améliorations majeures ont été apportées à l’édifice austère.
Par exemple, ils ont décidé de construire une tour cylindrique sur le donjon existant avec un grand escalier menant à chaque étage. De l’extérieur, on peut encore voir clairement le lien entre l’ancien bâtiment et cette nouvelle tour d’escalier. À l’époque, la tour d’escalier améliorait considérablement l’accessibilité des trois étages, que l’on ne pouvait auparavant rejoindre que par l’escalier de meunier et à travers une petite ouverture à chaque étage.
Le nouvel escalier s’étend jusqu’à l’extension supérieure avec charpente en bois. Après une restauration complète, cette tour d’escalier, vieille de près de cinq siècles, peut être réutilisée en toute sécurité.
Authenticité
Quelques faits et éléments authentiques
Le donjon mesure 13,10 x 9,80 m pour une hauteur d’environ 26 mètres (mesurée à partir du fond du fossé). L’épaisseur des murs varie entre 1,70 m au rez-de-chaussée et 1,10 m aux étages. Les murs épais offrent une meilleure sécurité, telle était l’idée.
Autrefois, un donjon était bien sûr bien gardé. Les gardes pouvaient voir les hôtes, amis ou ennemis, arriver de la belle tour du portail qui donne accès à la ferme. Un magnifique pinacle avec les armoiries des Carondelets orne la tour. Le sommet de la tour porte encore les armoiries avec les noms et les devises de leurs seigneurs.
À l’intérieur des murs du château, de l’autre côté de la cour, se trouve un petit pont à trois arches sous lequel ont été découverts les restes de deux vieux ponts en bois des XIIIe et XVIIe siècles. Il s’agit du point d’accès d’origine. Un cadre rectangulaire a été dessiné autour de la voûte dans le style gothique un peu tombant :
la feuillure. Il s’agit d’une cavité mesurée et encastrée dans laquelle un pont-levis peut être inséré. Il empêchait les attaquants potentiels d’entrer dans le donjon, car sans poignée ni bouton de porte, ils n’avaient aucune prise sur le portail.